Expériences

     RITUEL DE L’OBSCUR#1

09/04/202

Nom : Sophie E – Lieu : mon salon 😉 Paris 14 – Rituel de l’obscur / Danse pour la lune (comme c’était la pleine lune…). Avant la pratique j’ai essayé de me connecter à l’énergie de groupe par la visualisation. Pendant la danse j’ai ressenti une grande concentration et présence à moi-même. Je trouve l’idée de se connecter à distance pour danser assez puissante, même si cela ne remplace pas la force d’un groupe physique. L’idée que d’autres personnes partagent cette pratique au même moment est assez rassurante et me fait me sentir moins seule malgré l’isolement dans notre vie concrète. En soi cela ne suffit pas mais cela permet de « tenir » pendant un temps. Pour moi c’est la vraie puissance d’une pratique, le fait de pouvoir le faire n’importe où en n’importe quelle circonstance, cela me donne un vrai sentiment de liberté. Merci:-)

RITUEL de L’OBSCUR #1    Marie-Ananda GILAVERT -ma fenêtre- Tours -9 avril 2020 – 11h18

Juste l’après. Toujours empreinte  de la puissance des sensations convoquées pendant ces 5 minutes. Envie d’écrire  tout de suite pour ne pas laisser s’échapper ce qui s’est passé. Une disponibilité à l’instant, au lieu, aux sons, à l’air qui fait éclore le printemps et cette sensation de renouveau.

Je savais où je voulais vous rejoindre toustes ce matin à 11h dès que j’ai lu le mail hier soir : ma place pendant ce confinement, la fenêtre d’où j’observe les détails de la vie qui continue malgré tout dans les espaces délimités des cours de mes voisin.e.s que je vois en contrebas et l’immensité du ciel qui s’ouvre en hauteur où j’ai pu voir la lune hier soir. Je n’étais pas tout à fait à l’heure, en place à 10h52 et je ne savais pas du tout si j’avais envie de filmer ou pas… Donc un peu de brouhaha mental mais je suis contente parce qu’au lieu de me dire : « tu abuses, tu aurais dû te poser la question avant, tu aurais pu être bien à l’heure », je me suis dit  « je le fais. Point barre. Et même si ce n’est pas parfait en termes de disposition mental ! » Bon tout ça en une minute, le temps de mettre un réveil à 11h05 pour m’indiquer la fin, de poser mon téléphone pour filmer parce que finalement je trouvais ça beau de laisser une trace(mê si il manque la fin parce que j’avais plus assez de mémoire), comme un cadeau pour Flora en remerciement de cette proposition, et j’ai respiré, retiré mes chaussures et savouré le sol avec mes pieds et j’ai guetté le top départ entre 11h58 et 11h00, parce que c’était important de commencer ensemble, avec vous. Et je me suis laissée envahir et porter par l’instant.

MERCI

Question pratique : vous faîtes comment vous pour indiquer le temps ?

Nom: Flora P- Lieu : le canal de l’orne Caen –  Je me suis réveillée très excitée par l’idée que nous allions nous rassembler toutes et tous ensemble par la pensée et la présence physique d’Elsa et Laura. Il y avait un goût d’interdit qui ajoutait de l’adrénaline à la situation ! Quand nous avons commencé à danser je me suis sentie portée par une grande énergie, c’était comme une sorte de libération, de sentir son corps bouger dans cet espace immense entre le ciel et l’eau porté par le vent, le soleil qui caresse la peau et nous sentir toutes et tous relié.e.s les un.e.s aux autres. Une danse que l’on adresse au monde pour chasser les brumes et se donner de l’énergie ensemble !

Depuis je suis complètement euphorique et je n’ai qu’une envie c’est de recommencer !

On s’est donné rendez-vous avec Elsa et Laura le lendemain à la même heure dans un autre endroit.

Alors à demain même heure !

Mélanie/ Le ciel est tombé, revenir un instant sur ce qui nous est lumineux, la lenteur n’a jamais été aussi belle, elle guide mes poumons, sourire aux lèvres j’ondule, je pense à mes reins, je les avais oublié, le soleil tape, source lumineuse y est, je nous applaudis…Des bisous et merci pour cette initiative.

Enzo / Terrasse : J’écris ici mes retours suite au rituel de connexion de ce matin. Pour ma part j’ai dansé sur cette musique: https://www.youtube.com/watch?v=9UglUjiJifA&list=RD5cV5DHaVKv4&index=3

J’étais sur ma terrasse au milieu d’un monde endormi lorsque je me suis mis en mouvement. J’ai senti beaucoup d’énergie lors des premiers gestes, nos présences à tous/toutes m’étaient perceptibles. J’ai senti le besoin de réinventer, j’ai dansé sans forme, pour moi, pour vous, pour nous et me relier à l’énergie de danse qui se créait à ce moment là.

Bien qu’invisible pour ma part, j’ai trouvé cet acte fort. C’est un geste fort et c’est une réunion.

Merci et au plaisir de pérenniser ce rituel de reliance.

Gratitude 🙏

Sophie Q. Ressenti 09 avril 2020 / Plein Champs, Saint Martin de Bonfossé :

Dehors, la nature : plein soleil de 11H. Une « reliance » tentaculaire. Le chant des oiseaux, le vrombissement des insectes, j’ai les pieds dans la terre et la tête dans le ciel. Je danse. J’écoute. J’écoute le dedans, j’entends le dehors. Au loin, le rythme d’une machine. J’attends.

Cinq minutes de nature d’une durée exponentielle. Ici le temps s’allonge, la temporalité n’est plus la même. Besoin de ce temps long, lent.

« Reliance » tentaculaire en filigrane, pas encore une force, plutôt une invitation. Les minutes passent et se dépassent. Le ressenti d’une communauté en apnée. Besoin d’air, oui respirer, ensemble, les pieds dans la terre et la tête vers le ciel. On danse ?

Aujourd’hui, une première danse, plutôt avant la danse, avant la rencontre, avant la reliance.

Prémices.

Merci du moment avec vous, et encore à venir. 

RITUEL DE L’OBSCUR#2

10/04/2020

#2- 10 avril 2020- Marie-Ananda- la petite cour de mon immeuble- Tours.

J’avais envie d’être dehors aujourd’hui mais je n’ai pas réussi à aller dans la rue, je suis restée dans un espace où j’avais le droit d’être. J’ai aussi demandé à mon compagnon de filmer pour ne pas avoir à gérer ça mais finalement ce n’est pas non plus la solution. Je ne filmerai pas demain.

J’ai vraiment perçu la sensation d’être ensemble dans les quelques minutes juste avant 11h. C’était fort, ça m’a fait sourire.

Sinon, il y avait le haut et le bas, le soleil et l’ombre autant dans l’espace choisi que dans mon corps et ça m’a interpellé…  Il y avait aussi l’énergie qui voulait sortir mais qui était retenue, pas libre

J’ai terminé un peu frustrée parce que c’était moins puissant qu’hier mais c’était là et ça a existé.

Merci.

Geneviève – mon jardin près d’un arbre- Bracieux

Voilà, je viens de donner libre expression à mon corps avec Le Rituel de l’obscur. Cela m’a donné beaucoup de joie de partager cette liberté avec toutes et tous, connus.es où non. C’est une belle idée de nous relier ainsi.

L’arbre m’a inspirée…Aussi je me suis laissée danser par lui. “La vie intérieure d’un arbre”

Mes pieds solides, enracinés descendent à l’intérieur de la vie.

Je SUIS…Vivant.

En fait 5mn, cela me semblait court, mais j’ai réalisé que l’on pouvait en faire des choses..

Je fremis de plaisir, je tremble de douleur…

De colère aussi.

Vibration sourde, profonde en mon intérieur

Et si réelle.

Le ciel m’inonde de vie secrète

La terre me nourrit, me fait aller loin, me relie à tout.

Mes bras s’élèvent, heureux.

Voili, voilou

Belle journée

Elsa – Bord de l’Orne – Caen

Le premier rdv m’avait vraiment excité, après l’échange au téléphone avec Flora où on s’est dit, autant commencer dès demain ! Hier donc, à 10h45, j’étais dans le même état qu’avant de “monter sur scène”. Joie, trac, excitation, pensée focalisée…et après le rituel, un mélange d’exaltation et de frustration : quoi, c’est déjà fini ?! Aujourd’hui encore, envie que ça continue, que ça dure…que ça ne s’arrête pas avant que je ne le décide…cette “urgence” suscite en moi à la fois mouvement et crispation. Finalement, ce rituel engendre plus de choses chez moi juste après que pendant. A 11h20, en rentrant chez moi, une envie immense de danser encore, et de continuer à envoyer mes séances de danse aux enfants et adultes que j’ai croisé cette année…

Cage en bagage

Étrangeté d’un présent

Exempte de tout âge

Pensée farouche

Et coeur troublé

Contre ma peau se touchent

Flora – Bord de l’Orne- Caen avec Elsa Laura et Alexandre à la vidéo.

Hier je m’étais mis de la musique, aujourd’hui j’ai choisi le silence et de me laisser guider par le lieu pour mieux sentir cette connection avec vous tous.
Hier j’étais surexcitée, aujourd’hui je me sentais plus calme, plus reliée à vous.

J’ai adoré levé les yeux et découvrir Elsa que je n’avais pas vu arriver. 

J’ai la sensation que même lorsque l’on se retrouve très à distance, il faut préserver cet état de concentration juste avant, se préparer à danser ensemble, se connecter les uns aux autres et éviter des petites paroles juste avant.

C’est une grande joie de se sentir se mouvoir dehors, il y avait une dame âgée assise sur un banc de l’autre côté de la rive, je lui ai offert ma danse. 

A un moment j’ai senti une grande énergie monté en moi, une grande joie comme si je sentais vos présences me porter. 

Merci

  Michel – Fleury les aubrais

vieil  arbre

en fleurs

danse 

immobile

dans le matin

D’avril

Sophie Quénon. Saint Martin de Bonfossé.

Jour 2 : Espace de travail à l’étage  / / allongée sur le dos. Je danse ? Je danse. Silence

« Reliance » : Nous ne sommes pas égaux dans le confinement. En relation forte avec la nature et l’espace depuis le début du confinement, j’ai éprouvé le besoin d’être à l’intérieur  pour me relier. Malgré les murs, engager l’intention et l’action du reliement sans être absorbée par un tout.

Malgré tout, dans a totale impossibilité de respecter 5mn actuellement : un besoin intérieur relié à cet espace qui se déploie. Je commence avec vous et …. Je reste

Je respire, du centre aux extrémités, des extrémités vers le centre, le centre. Une pensée d’être le centre, le centre du monde ? Non – pas exactement. Non : je suis au centre, non toujours pas. Je sais : je  préfère-  je suis au cœur, oui au cœur du monde. Ce sont les pensées qui me traversent. Sommes- nous présentes ? Je ne sais pas, je laisse la question.

Je retourne mon regard dans un repli de soi, les dessous de soi qui permettent d’entendre les rumeurs d’un monde. Intérieur / extérieur. Une amie lointaine dans le temps et l’espace m’a envoyé un lien sur un mantra du cœur, juste à la fin de l’expérience. C’est inhabituel d’utiliser cela.  J’ai terminé avec cela https://youtu.be/PRPe-rIxkvs

Merci. J’aime l’idée de ces rendez-vous.

Je partage avec vous un peu de mon espace extérieur, parce que j’ai la chance depuis ces trois semaines d’être ici

Photos / jour 1. Plein Champs – 

Jour 2. Ce que je vois par les fenêtres

RITUEL DE L’OBSCUR#3

11/04/2020

Geneviève. Aujourd’hui j’ai eu envie du rituel au jardin.

Je vis à la campagne et j’ai un espace extérieur à moi. Je me sens donc privilégiée et pense fort aux personnes confinées qui n’ont pas cette chance. J’ai dansé entre 2 sapins sur la mousse, les aiguilles de pin, le lierre coureur au sol. Le ciel au-dessus resplendissant de bleu. Reliée à vous, à la terre, au ciel.Moment heureux hors contraintes;

Merci Flora pour cette initiative, merci Marie-Ananda de m’en avoir fait part et ainsi d’être là.

Marie-Ananda- ma chambre- Tours

Je me suis réveillée à 10h45 car je m’étais couché très très tard. J’ai lancé un café, hésité et puis finalement à moins 5, je suis allée dans ma chambre, dans le noir, les rideaux encore tirés et j’ai dansée, des cercles doux, une pulsation. Les cinq minutes sont passées très vite et j’ai continué encore un peu pour attendre ma fin.

Merci.

Elsa – Allongée sur mon tapis de yoga, chez moi – Caen

Sans y penser, sans le vouloir, peut être pas exactement à 11h, mais la musique que j’écoutais m’a donné envie de frétiller, de secouer, de bouger, une petite danse allongée au sol, juste en se laissant “remuer” sur la musique. Les paroles étant d’actualité, je ne peux m’empêcher de penser à la situation, et positivement, à vous, qui peut être, dansez aussi chez vous ! J’ai alors envie de vous partager la musique qui m’a fait bouger : “Mal ô Mains” puis “le Te tango des gens” de San Severino, dans l’album Le tango des gens. Une musique enjouée emprunte de rythme tsiganes avec des textes concrets, bruts, réels que j’ai toujours apprécié.

Flora-ma chambre-Caen

Quels objets nous entourent?

Ce matin j’étais réveillée tôt et la nuit avait été plutôt courte. Des voisins ont décidé de faire un karaoké les fenêtres ouvertes et nous avons les avons entendu chanter toute la nuit. A 4h30 du matin nous avons finalement décidé d’aller dormir dans le salon.

Mais à 8h30 j’étais réveillée. Je suis retournée dans la chambre et j’ai observé les objets qui étaient sur ma table de nuit.

Je réalisai qu’il y avait trois figurines représentant des animaux quelques pierres ramassées de ci de là et un scarabé trouvé cet été.

Ces objets sont avec moi depuis des années, je ne sais plus exactement depuis quand et à chaque déménagement je les remets sur ma table de chevet.

Ce matin je les ai dépoussiérés et j’ai pris conscience que les trois animaux étaient une grenouille, une tortue et un éléphant plus le scarabé ! Une vraie ménagerie.

Je me suis mise à chercher sur internet la symbolique de chacun de ces animaux, juste pour voir, pour passer le temps, par curiosité. Ces recherches ont été très surprenantes et très constructives pour plein de raisons personnelles.

Alors au moment du rituel, je les ai placé sur mon lit et leur ai offert ma danse, pour les remercier de veiller sur moi depuis toutes ces années.

Chaque objet à une histoire et pris dans le quotidien, nous avons tendance à ne plus les voir. Ce confinement peut être l’occasion de redécouvrir ce qui nous entoure et de réactualiser notre relation à notre environnement peuplé de mémoires, d’histoires, de fantômes. Un petit inventaire des choses en présence peut nous apprendre beaucoup.

Merci 

Sophie Q.

Dans le même espace qu’au jour 2, intérieur, à l’étage – tapis sous les pieds, debout sur le tapis. Face aux fenêtres. 5mn. En silence : Je danse

Ce matin, j’ai anticipé le rendez-vous car je devais être ailleurs à 11H. En relation avec une attention particulière aux prolongements, extensions à travers les murs. Une espèce de constellations.

Et ce poème de Roberto Juarroz (extrait de poésie verticale)

« Il ne s’agit pas de parler

ni non plus de se taire :

Il s’agit d’ouvrir quelque chose

entre la parole et le silence.

Peut-être que lorsque tout passera,

Y compris la parole et le silence,

Restera cette zone ouverte

                                                          Comme une espérance à rebours … » 

Merci

Geneviève. dans la maison. Bracieux

Hier c’était Pâques, j’ai dansé dans le séjour. Je n’ai rien écrit

Aujourd’hui ,envie de circuler dans toutes les pièces de la maison. D’investir mon lieu, de le dynamiser avec la danse;

J’entends!

Le murmure…..comme un vent doux, tiède

Je sens l’imperceptible ondulation entrer en moi.

La mouvance sussurée par l’air rend mes jambes doucement picotées.

Elles vivent, invitées par un bouleversement intime et s’agitent doucement

Entraînant le tout de mon corps à suivre la caresse vivante de je ne sais quoi

J’entends!

L’océan et sa joyeuse fureur, l’énergie de la vague m’envoie, m’envole loin.

J’éxulte, je me laisse faire, je pousse le “dehors” et trouve le lieu hors les barrières

Qui me trouve libre et vivante.

Est-ce que j’ai dansé?

Est-ce que la danse m’a dansée?

ours

                       RITUEL DE L’OBSCUR#4

12/04/2020

Flora- cuisine-Caen

Ce matin c’est la fête de Pâques.

Ce matin j’avais envie de faire la fête.

Ce matin j’ai fait des madeleines.

Ce matin j’ai dansé dans ma cuisine.

Dans la danse il y a toujours un moment  où je me sens portée, souvent quand je ferme les yeux. 

Peut-être parce que je nous imagine tous en train de danser.

Merci

Sophie Q. Extérieur / Avec le chant des oiseaux.A l’endroit de ce que je vois par la fenêtre de droite à l’étage. 

A pieds nus dans l’herbe, en haut des petites marches.

Danse méditative, j’ai les pieds dans la terre et la tête dans le ciel. Mes bras, mes mains sont très présents, je respire. Je ressens plus la lumière que l’obscur. 

Je pense à ces rendez-vous partagés, des rendez-vous que l’on se donne d’abord à soi, puisque nous avons besoin d’être présents à nous même pour être en relation. Vive les inventaires en présence.

Merci toutes.

                      RITUEL DE L’OBSCUR#5

13/04/2020

Marie-Ananda- mon bureau, par terre-Tours

Envie de sol. D’un contact avec la terre, même si en écrivant je réfléchis que je suis à l’étage et que cette sensation de terre, d’ancrage est finalement plus proprioceptive….J’ai laissé faire, retrouvé des habitudes mais j’ai été surprise aussi de d’écouter l’émergence de gestes “nouveaux”…. J’aime ces cinq minutes pendant lesquelles j’essai juste de saisir ce qui est là.

Merci.

Flora – dans la rue aux marches-Caen avec Elsa, Laura et Alexandre à la vidéo

Être dans une petite rue change les présences. La danse était douce , comme des statues tranquilles. Nous explorons une ville calme, débarrassée d’une agitation effrénée, le temps semble suspendu et nous sommes bercées par le vent.

Exploration urbaine d’une ville en veille.

Merci

Sophie Q. Dans l’espace de travail à l’étage. Debout sur le tapis. A pieds nus.

En musique avec A Silver Mt. Zion – Horses in the sky

Les larmes sont venues dans la danse. Je ne sais si c’est le triste monde, la musique qui m’a choisit ou l’inverse, ou la conscience d’être toutes ce matin. Les larmes sont venues et la danse, entre révolte et abandon du corps, la danse est restée debout. La chienne, qui depuis le début de ces rencontres reste attentive mais très à distance, ma chienne est venue sur le tapis à la fin de la danse.

Et donc penser et être un morceau de l’autre.

Merci

L a r a  –  d a n s   m o n   a p p a r t e m e n t  ,  N a n t e s

Deux fenêtres ouvertes 

Le son de la rue et les oiseaux chantant 

11h approche, je médite pour me préparer, assise face aux fenêtres 

3ème matin, 3ème tentative pour me joindre à vous 

11h, les yeux fermés, je laisse faire 

Rapidement, une sensation de picotement arrive dans mon poignet gauche, se répand dans l’avant-bras, l’index puis se diffuse dans tout mon bras 

Comme un soulèvement, mon bras se met en mouvement, lent, porté et soutenu par quelque chose

Une autre énergie

Je me sens au centre, entre deux dimensions qui sépare mon corps, le droit dans un vide et le gauche dans un tout, relié, traversé

Ce n’est pas très intense, mais c’est présent et doux

Mon bras gauche continue de faire sa danse, dans un chemin inconnu, je le laisse faire, il semble savoir par où il passe… aucune force, il flotte, soutenu

Le gong sonne 

Fin 

Merci pour cette danse, ce temps suspendu à tenter de se retrouver

C’est fragile mais je crois que ça existe… j’essaie différents moyens pour y parvenir

Belle journée et Merci

Elsa – rue aux marches – Caen

Je ne peux plus vraiment ratée ce rdv. Un prétexte pour sortir. Un prétexte pour voir d’autres corps bouger. Un prétexte pour se sentir bouger par les éléments. Un prétexte pour sourire. Un prétexte pour avoir l’impression de transgresser. Une raison d’être vivante. 

Ce matin, ruelle inconnue, j’étais comme dans une ville inconnue. Voyage dans une cité perdue, où la ruine de rome pousse dans les murs de pierres, une vieille porte verte décrépie recèle d’immenses secrets, le lampadaire qui en a vu des passagères, et Laura, trône sur le place haute. Plus bas, Flora, un vêtement presque blanc, lumineux dans cette pénombre, prolongée dans la luminosité reflétée de l’eau. La rue Haute est son nom. Je le découvre à la fin de la danse. Je ne puis m’empêcher de penser que le nom est bien choisi pour notre expérience. Haute expérience dans cette haute sphère de tout et n’importe quoi. Hautes nous sommes au dessus de toutes ces bêtises. Hautes et fortes nous sommes d’être libres de nos mouvements. Cette danse haute se poursuit intérieurement dans les ruelles adjacentes, un petit pas de bourrée resurgit par ici, le sourire aux lèvres. La tête dans les étoiles, ou plutôt dans le bleu infini du ciel, je flâne, et découvre tête haute, les clochers caennais et les fleurs en bouquets. Printemps. Prends le temps. Je ne me lasse pas. J’en redemande. Il est pourtant l’heure de rentrer, tic tac tic tac, jusqu’où je m’autorise à déborder du cadre. Tic tac tic tac, je rentre par les rues du port, passe sur l’écluse, et voyant cette étendue d’eau là, scintillante, ces mâts de bateau, c’est un tableau. Dans les oreilles, Mulatu Astatké  rythme mes pas. Je m’arrête et laissant ma pudeur ailleurs, je me mets à danser avec force et liberté face à cette espace sans limite qui s’étend devant moi. L’espace appelle le mouvement, le mouvement appelle l’espace. Allo ici la terre.

13  Avril  Lundi  de Paquês

Laura

Avec Elsa et Flora  + Alexandre à la vidéo 

En haut  des marches dans la ville ancienne. Matin venteux et ensoleillé.

On est toutes les trois alignées du bas à haut. Bien protégées par les murs de pierres.

Je pense  à ça :  qu’il  faudrait  être prêts à danser à n’importe quel moment sans préavis, sans préparation.

La danse d’aujourd’hui  est calme. 

       RITUEL DE L’OBSCUR#6

14/04/2020

Sophie, 14 avril, 

En marchant dans le champs pour regarder les sauvages en fleurs, je pense à nous

Pissenlit découpés, genêts à balais, ajoncs, renoncule âcre, plantain argenté, plantain noirâtre, primevère des bois, trèfle, lierre terrestre, myosotis, stellaire holostée, violette de Rivinus, géranium herbe à Robert,  cardamine des prés, pâquerette, euphorbe réveille-matin, lamier blanc, orchis pourpre, Véronique agreste, fumeterre… Et toutes les invisibles, et toutes les inconnues.

Invitation à une ronde post confinement, seul.e ou à plusieur.es…

Merci 

Les sauvages

Flora,mon bureau, Caen

Aujourd’hui mon rituel a duré toute la journée, j’ai préparé un nouveau mail et invité de nouvelles personnes à nous rejoindre, j’ai aussi élargi le protocole afin que tout le monde puisse y participer avec sa pratique.

A 11h une amie m’a appelé et j’ai répondu parce que cela faisait longtemps que je n’avais pas eu de ses nouvelles, c’était une duo de danse vocale !

Demain nous retournons danser dehors avec Elsa et Laura.

RITUEL DE L’OBSCUR#7

15/04/2020

Geneviève. 15.04.20

Dans le couloir; Au bout le miroir. Envie de me voir

Moi qui peux tous les jours profiter du jardin, je choisis, aujourd’hui, un endroit confiné dans l’étroitesse.

Mais, celle-ci, dans l’Esprit, n’est qu’un mirage sans réalité.

Et un peu de Mozart pour la danse couloir.

C’est un vrai bonheur de se retrouver ….Merci

Marie-Ananda- mon bureau, debout, face à la fenêtre- Tours

La respiration. Juste ça et tous les ajustements que j’ai tenté d’écouter , les minuscules transferts de poids du corps, les muscles qui semblent se relâcher et chaque parties du corps qui cherchent sa place et s’installent là, comme ça, aujourd’hui. Certains que j’ai saisi pour les déployer et d’autres que j’ai laissés  faire sans rien faire. Une spectatrice vecteur et attentive de l’intérieur; La sensation d’une respiration qui traverse les limites de mon corps et qui se propage, loin, jusqu’à vous? , pour revenir à moi, centrée.

Merci à toustes.

Flora- Ruines-Caen avec Elsa et Laetitia

Soleil de plomb, ciel radieux, bleu immense. Arrivées dans les ruines nous devenons des fantômes du passé, des errantes qui réinventent la pierre. 

Portés par l’air, le crissement des gravillons sous les pieds, nous sommes prises dans une ronde endiablée qui laissent les habitants aux balcons interloqués.

RITUEL DE L’OBSCUR#8

16/04/2020

Flora -mon balcon- Caen


C’est espace est un endroit protégé, c’est un espace de sécurité et de confiance. C’est un espace d’accueil et de partage. Cet espace  est un espace du pouvoir du-dedans. C’est un espace horizontale sans hiérarchies, sans jugement, il appartient à tout ceux qui en ont l’usage.

RITUEL DE L’OBSCUR#9

17/04/2020

Geneviève.

Hier, je n’ai pas dansé. J’ai eu une grosse envie de nettoyer, plein de moi, plein de choses…

Aujourd’hui, je suis repartie dans le couloir avec Mozart; Sur la musique vive, allègrement dansante, j’ai succombé à la lenteur ,au ressenti profond des parties de mon corps, à la dégustation des gestes.

Merci

Laetita – le jardin d’Agathe – Caen

Ganas de llorar

La tristeza tranquilamente viene

Pronto desapareceré

Perdida en la nada

Ahora aquí estoy

Respirando con el cielo

Bebiendo las gotitas de vida sobre la hierba

Encuentro a sorpresitas

Iluminando mi día con una sonrisa

Existiendo como puedo

Geneviève. 19.04.20. Le séjour, devant fenêtres.

Je me laisse guider :”Dance me to the end of love”

Du velours doux, chaud

Caresse au coeur

Abandon total

Le corps chante la compassion.

Merci pour ce moment bonheur ensemble.

RITUEL DE L’OBSCUR#10

18/04/2020

Marie-Ananda- Toujours mon bureau-Tours

Pas dansé pendant 2 jours, deux jours un peu moroses sans motivation…Et puis hier soir, j’ai vu un arc en ciel qui émergeait du sol, un arc en ciel debout, vertical et j’ai su que c’était la fin, que demain, je me retrouverai.

Et en effet, ce matin, j’étais au rendez-vous du rituel et avec moi-même.

C’était joyeux et drôle ,sans se prendre au sérieux, et puis ça s’est transformé, virement inattendu, en une sorte d’explosion comme si j’étais secouée pour me débarrasser de couches de quelque chose. J’ai terminé essoufflée, légère et j’ai ris.

Merci, tellement merci!!!! 

J’avais mis de la musique pour la première fois :

Sophie, cuisine, Saint Martin de B. 

Une phrase entendue à la radio avant hier me laisse songeuse : “quand on ne peut pas se projeter dans le futur, il n’y a pas  de présent”. Cette phrase a voyagé à l’intérieur de moi, une sorte d’épreuve, au sens éprouver, ressentir. Pas de réflexion ni d’avis mais une pénétration de lent voyage de la pensée. 

Aujourd’hui, après un long temps dehors, je suis venue devant la fenêtre, une autre, danser léger devant le ciel inversé, en résonance avec les objets de Flora. 

Rires.

RITUEL DE L’OBSCUR#11

19/04/2020

Geneviève.20.04.20

J’étais dans la cuisine, je suis restée dans  la cuisine. La table, ronde, j’ai tourné autour, j’ai fais ma ronde. J’ai étudié chaque mouvement, mon pied se pose , les orteils, la plante, le talon. Le ressenti du muscle dans la jambe. J’ai recommencé…. Le bassin a bougé, les bras , les mains, les doigts. Autour de la table, j’ai bougé ou dansé, qu’en sais-je? C’était agréable, vidée des pensées. merci

RITUEL DE L’OBSCUR#12

20/04/2020

Flora- les ateliers intermédiaires- Caen

Hier c’était une journée très basse, je me suis réveillée il faisait gris, je me suis recouchée dans mon canapé et j’ai regardé des films toute la journée.

Aujourd’hui le soleil est revenu. L’énergie aussi, un peu, avec un sentiment assez fort d’envie de retrouver les personnes que j’aime, de les serrer dans mes bras.

Je suis au bureau de la compagnie, c’est là que j’ai fait le rituel ce matin, porté par l’affiche du CND qui y est accroché. Une petite danse de l’étreinte et de la lassitude, une petite danse un peu mélancolique.

RITUEL DE L’OBSCUR#13

21/04/2020

RITUEL DE L’OBSCUR#14

22/04/2020

Laetitia – Caen – jardin dans le noir au soleil

Aujourd’hui je commence le rituel depuis mon lit, il est 10h41. Je cesse ce que je suis en train de faire. Je m’habille. Je me prépare à sortir. Je suis dans le jardin, face au soleil, je respire. Je  m’étire. Le réveil est prêt pour me signaler la fin. J’attends les cloches de l’église qui me signaleront le début. J’ai un foulard autour du cou.

J’enlève mes sandales, je suis pieds nus. Je noue le foulard autour de mes yeux, je ne vois plus.

Je suis prête. Les cloches sonnent. Les insectes bourdonnent. Le vent caresse les feuilles. Des personnes parlent dans la rue juste à côté. Mes mouvements suivent les bruissements. L’herbe lèche mes orteils. Une langue puis la chaleur d’un corps poilu se frôltent à moi – me frôlent se frottent, j’hésite, je ne sais pas, les deux je crois. J’ai conscience du duo félin-humain que nous formons au coeur de ce jardin-forêt dont les autres êtres dansent et chantent aussi. Joues et lèvres contre la pierre fraîche, je sens son odeur minérale que j’aime tant, mes doigts encore dansant avec Nyx, modelés par ses mouvements ludiques, ses roulades enjouées.

RITUEL DE L’OBSCUR#15

23/04/2020

Sophie / Saint martin de B.

Alors je ne sais plus quel jour, la reliance qui m’a amené dans les bras du petit chêne. Le grand est inaccessible. J’ai embrassé le chêne, en reliance, et j’ai ri. C’était bien d’embrasser l’arbre. Puis, je l’ai laissé opéré son nettoyage et c’était bien aussi. Calme. 

Mais dans la nuit, les noirceurs sont remontées à travers les douleurs. En reliance je suis parfois éponge, de mes propres fonds et ceux environnants. Et il arrive que la douleur ne parte pas tout de suite; je suis restée 2 jours avec elle. 

Donc, être un canal ouvert pour se laisser traverser par mes douleurs et les douleurs du monde. Ne pas retenir. 

Et ce texte de Régy sur le travail de l’acteur  qui me revient en mémoire

« Les acteurs doivent exister en tant qu’eux-mêmes, … et laisser voir à travers eux autre chose qu’eux-mêmes. Le matériau fluide doit précéder et traverser les acteurs comme la musique le fait pour les instrumentistes. Il faut donc écouter, être disponible, sentir, et, concentré et détendu, laisser passer ce qui demande à passer. Ecoute de toutes les voix du texte, sens, émotion, mémoire, sonorité imaginaire. Ecoute de toutes les voix des partenaires et aussi des vibrations du lieu … Chaque personnalité doit être très développée et libre de se développer, et en même temps, la cohésion d’un travail commun doit être absolue. »

Claude Régy – « Espaces perdus »

Flora- Sur le chemin de promenade le long du canal de l’orne.

Je me suis assise sur un banc, face à des poules d’eaux qui faisait leur nid.

J’ai dansé avec elle et suis devenue oiseau à mon tour épiant aux alentours la présence de patrouille d’oiseaux- policiers.

RITUEL DE L’OBSCUR#16

24/04/2020

Laetitia – la prairie – Caen

Avec plein de brins d’herbe différents et des fleurs et des pollens et de poussières de vie et tout un tas de couleurs végétales et de caresses du vent et déjà le soleil et mon coeur sous ma peau sous mes os qui battait frappait vivait d’avoir couru à travers champs.

Tout ça c’est avant. L’échauffement et se défouler. Et se connecter au lieu et se connecter à soi. Et se connecter au mouvement.

Plusieurs lieu. Pour le rituel, près de l’eau, des saules ne pleurent pas, ils frôlent ils chuchotent ils dansent. Je trouve un cercle. Ce cercle où je vais vous retrouver. Je n’ai pas mon téléphone mais à Caen il y a des église partout, je saurai quand commencer.

Dans les 5 minutes ensemble, avec vous, je suis aussi avec le vent, avec les feuilles des arbres autour de moi, avec mes pensées, avec la lune et les ombres. Je suis au ralenti. Je savoure. Je suis au présente et au passé, je suis au futur que je me promets.

Je sens que le temps est passé. Que nous 5 minutes ensemble sont écoulées, comme l’eau devant moi, tranquillement. Je vous remercie.

Geneviève. Ma maison. 24.04.20

Je n’ai pas dansé pendant 2 jours. D’autres énergies m’habitaient, sans doute l’influence de la lune noire. Aujourd’hui, dans le séjour, je bouge et m’étire en de longs mouvements lents. Portée par une musique intérieure, celle du ventre maternel, celle d’embrasser mes enfants.

Flora . Le bureau de la compagnie , les ateliers intermédiaires, Caen

Ce matin, je me sens très calme, je me sens très bien. Je sens un fourmillement agréable dans tout mon corps, comme si j’étais dans du coton, mais avec la sensation d’être pleinement consciente de tout ce qui m’entoure, je me trouve dans un endroit serein, plein et vivant.

Je suis posée sur ma chaise de bureau, je n’ai pas très envie de bouger, je sens que je vibre, je me sens pleine d’une vibration intense et sereine.

Un gros bourdon passe devant la fenêtre. Je décide de faire la danse des espaces intérieurs, je plonge dans les creux de mon corps, de drôles de figures grimaçantes et absurdes se dégagent. J’ai l’impression que toute ma peau s’étire pour laisser apparaître des visages qui montrent leurs dents et sourient exagérément. Soudain je baille et le gong retentit.

RITUEL DE L’OBSCUR#17

25/04/2020

RITUEL DE L’OBSCUR#18

26/04/2020

Geneviève. 26.04.20

Les bras s’étendent lents, fermes, incisifs; repousser le LOIN, aller au-delà. Je crie : je suis libre, je pousse, pousse et trouve l’espace. . Je peux me mouvoir dans cet espace, exister, être qui je suis. Les jambes s’emballent, libres. Tout devient Instant, Présence. Tout est là. Réel, vérité suprême, absolu. Je bouge dans cet instant et je Suis.

RITUEL DE L’OBSCUR#19

27/04/2020

Flora-mon salon-Caen-vidéo

Danse avec Ithaque, début d’une nouvelle semaine, fin de mes règles et début d’un nouveau cycle, l’énergie est revenue, j’ai envie de jouer !

RITUEL DE L’OBSCUR#20

28/04/2020

RITUEL DE L’OBSCUR#21

29/04/2020

Flora avec Elsa et Laetitia,dans les escaliers du Vaugueux à Caen

Le vent nous fouette le visage, nous sommes trois sorcières au pied d’une église qui lance des sortilèges, le souffle du vent se mêle à nos propres souffles. Au dessus de moi Elsa entame une vibration de la colonne un rebond que je reprends qui se propage dans tout mon corps. Je goûte le plaisir et la force de faire circuler nos énergies ensemble dans cet espace verticale ascendant et descendant qui nous traversent mutuellement.

RITUEL DE L’OBSCUR#22

30/04/2020

Laetitia – Le jardin d’Agathe – Caen

RITUEL DE L’OBSCUR#23

01/05/2020

Flora – Port de Caen

Aujourd’hui nous sommes le 1er mai, le vent souffle encore, le ciel est gris. Je suis seule dehors et en allant choisir mon espace, je pense aux représentations des femmes dans le cinéma dans les années 50, 60, 70, ces femmes soumises à la volonté masculine qui n’ont que peu de dialogues qui ne sont pas des héroïnes, je pense à l’absence de modèles pour des générations entières de femmes et les ravages que cela a créé dans les relations de couple, de famille, les non-dits, les secrets, les mensonges, les situations inextricables.

Je danse pour toutes ces femmes sacrifiées pour toutes celles qui n’ont pas le droit de prendre la parole, qui sont contraintes, prisonnières de coutumes et de traditions qui les empêchent d’être et de s’exprimer. Je réalise la chance que j’ai de moi pouvoir danser dehors dans la ville, sans être battue, violée, emprisonnée. Je leur dédie cette danse en ce premier mai, jour de fête du travail dont les luttes sont loin d’être terminées

Laetitia – Le jardin d’Agathe – Caen

Le vent m’emporte dans ses nuages. Je voyage. La danse est un souffle. Nous respirons ensemble. Vient la pluie. Je souris. Je vis. Larmes partagées. Nos émotions se fondent et se confondent. Mélancolie embrassée par la pluie je souris.

RITUEL DE L’OBSCUR#24

02/05/2020

Laetitia – Marché du bd Leroy – Caen

Marcher, comme si de rien était. Je danse mon étrangeté. Mon corps avance, mes pas me guident sur la place, entre les gens. Mes bras défient la gravité. Deviennent branches. Du bout de mes doigts, des feuilles chantent le vent qui les caresse. Il y a du monde. Je ne les vois pas. Je les entends. Beaucoup de conversations. Des sons. Des vibrations. Pendant que mes branches dansent, je réfléchis, je cherche. Que vais-je acheter? 5 minutes sont passées. Une sonnerie retentit. Mes cellules sursautent, à nouveau doivent se transformer. Chercher la partie humaine du code. La transcrire. Des bras. Redevenir. Je suis sur le marché. Je vois. Je parle. Je fais mes achats. Et dans mon corps ça vibre encore. La danse ne s’arrête jamais. C’est comme respirer.

RITUEL DE L’OBSCUR#25

03/05/2020

RITUEL DE L’OBSCUR#26

04/05/2020

Laetitia – Le jardin d’Agathe – Caen

Después de una sesión de yoga – ayyy mi cuerpo no entiende nada de esa actividad de repente – “oigo las olas del mar que no cesan ni un momento.”

Marie-Ananda- ma chambre- Tours.

Cela fait des jours et des jours que je n’ai pas participé au rituel. Je n’ose pas regardé le nombre exact. Je faisais d’autres choses et je loupais 11h. Je me suis laissée voguer sans temps, sans repères temporels …

Ce matin, une amie m’envoie un morceau qu’elle joue au piano et c’était juste avant 11h, j’ai eu envie tout de suite de danser sur les notes du piano et de me laisser porter par la musique. Tellement contente de vous retrouver ce matin en mouvement. 

RITUEL DE L’OBSCUR#27

05/05/2020

Flora devant la bibliothèque de Caen avec Laetitia

Danser sous la pluie, accueillir le mouvement des gouttes qui transforme le geste, le rythme, une danse des os, une dos des fluides, une micro danse dans mon imperméable gris. Le bruit du tissu de la capuche dans mes oreilles, les ronds dans l’eau avec les pieds, les pieds mouilllés, les traces éphémères, les éclaboussures, la joie de l’inhabituel, d’une danse humide, d’une danse intrépide.

Laetitia – devant la bibliothèque de Caen avec Flora

J’enfile kway et pantalon de pluie. Je monte sur le vélo. Je pédal et lui roule. Le vent caresse, la pluie chatouille. Je souris. Je sais que je vais vers une danse sous la pluie. Les danses sous la pluis m’enchante. Un enchantement. Et surgissent souvenirs heureux : les mots d’un être aimé qui m’encourage à profiter du ciel gris et sa pluie pour danser, la plage de Granville déserte un matin froid et de vent du mois de février où pendant deux heures j’ai dansé, jusqu’à autoriser mains et pieds à entrer dans le sable, à entrer dans l’eau. Goutter à la joie sincère et profonde d’être là, d’être, d’exister, reliée. C’est avec tout cela que j’arrive devant la bibliothèque. Et cette fois, je ne sens pas seulement que je suis reliée, que je danse avec quelqu’un, je le sais. Nous sommes deux. Nous sommes trois. Nous sommes cent. Des milliers. Ensemble à danser sans la pluie, à chanter, à communiquer, à résonner. Je danse. Nous dansons. J’écoute, je m’écoute. Je saisis au vol un chant, une envie, et son élan m’emporte, en moi et au dehors, partout. Je me sens libre. Merci.

RITUEL DE L’OBSCUR#28

06/05/2020

RITUEL DE L’OBSCUR#29

07/05/2020

Flora – Elsa -Laetitia , Tours du Château de Caen

La dernière fois nous avons échangé quelques mots avec Laetitia après le rituel.

Nous discutions des bienfaits que cette pratique nous apporte. Danser dehors dans l’espace public. 

De prendre cette place en tant que femmes aussi d’oser danser dehors sa danse, d’ouvrir un espace poétique qui nous appartiennent, qui ne soit pas codifié, normé, assujetti à tel ou tel style, juste créer un autre type de présence, de se laisser traverser, porter, habiter par le lieu, la lumière, le temps, l’architecture, les présences autour de nous, notre état du moment, nos sensations, nos émotions, nos pensées. 

D’autres l’ont fait avant nous, d’autres le feront après, c’est une pratique poétique qui nourrit, donne de la force. 

Hier soir j’ai hésité avant d’envoyer le message de rendez-vous, j’étais d’humeur maussade, je me sentais fatiguée, énervée, débordée, j’avais plein de choses qui tournaient dans ma tête. Et puis je me suis souvenue de notre conversation avec Laetitia, le terme de pratique m’est revenue.

Et puis aussi la joie, l’apaisement lorsque la danse se termine, comme si quelque chose s’était déposé ou avait été partagé et transformé.

Alors ce matin, quand le rituel a commencé nous sommes devenues les gardiennes du château, soldates défendant nos tours contre l’abattement et la bêtise, contre les assaillants de nos âmes et les pensées ruminantes.

Nous avons partagé la colère, l’agacement et transformer un sentiment d’impuissance en puissance d’agir. 

Nous avons envoyé un message d’apaisement : 

Ceci aussi va passer.

NAMASTE

7/05/2020

Camille – université – 10 h et demi

Direction l’université, sur le chemin qui m’y emmène je pense. 

Mes pas les uns après les autres précèdent mon ombre.

Le soleil est derrière moi. 

Je pense à la lune, 

lune si ronde pour son grand soir, 

vais-je lui rendre hommages ce matin ? 

Je termine ma pomme. Me dirige vers la poubelle. 

Quelle genre d’animal est entrain de fouiller ? Je me penche et mon coeur bat plus vite, les bruits sont fort. Un corbeau. 

Être majestueux. Confrère des sorcières. Pleine lune. 

Je suis habillée de velour noir comme lui. 

Il s’envole. Lorsque j’atteins le niveau de la branche où il s’est réfugié, il me gronde. 

Lui aussi a eu peur. 

Il virevolte au dessus de ma tête en faisant un cercle. 

Peut être m’as-t-il maudit. 

Un jour de pleine lune.

Je décide alors de consacrer mes mouvements à cette rencontre fugace. 

Belle nature. Parfois si rude.

Ce matin tu es énigmatique et douce à la fois.

Je m’installe dans le potager, au sein même de la création de la vie. Parmis toutes ces plantes et fleurs je déambule afin de leur dire bonjour. 

10h50 je commence à m’échauffer.

Comme le cycle de la terre, le cycle de la lune, je vis le cycle de la femme. Suivant si le cycle est accordé à celui de la lune, l’énergie est basse. Je décide de respecter les envies de mon corps. 

Assise, les pieds nu dans l’herbe, je communique avec vous autres ainsi qu’avec la terre. 

Malgré ma posture immobile tout devient mouvement. 

Les abeilles et les mouches autour de moi, mon ventre qui se rempli d’air et se vide, le vent, l’énergie. 

Une danse du printemps.

RITUEL DE L’OBSCUR#30

08/05/2020

Laetitia – sur le parquet du salon de chez Agathe – Caen

Merci. Nous remercions. Nous nous remercions. Namaste. Muchísimas gracias.

J’ouvre les yeux. Il est 11h04. Je réalise que mon rituel d’aujourd’hui était empli de lumière, d’amour et de reconnaissance. Pour la dernière minute, je continue mes remerciements, vous les adresse plus particulièrement.

Merci.

RITUEL DE L’OBSCUR#31

09/05/2020

RITUEL DE L’OBSCUR#32

10/05/2020

RITUEL DE L’OBSCUR#33

11/05/2020

Laetitia – Caen, Cours Koenig dans l’herbe avec Elsa et Flora, dans le ciel les feuilles et le vent avec Samantha

Fraiche sortie. Légère. Végétale. Energétique. Joyeuse. Amusée. Curieuse.

A la découverte de ces bouts de terre, de partage, ces instants de joie.

Réappropriation de la joie.

RITUEL DE L’OBSCUR#34

12/05/2020

Samantha – Danse 12 mai 2020

Lieu : devant chez moi, dans la rue, sur une sorte de protubérance en goudron avec des plots en béton et un panneau de signalétique. Rue très peu passante, étroite. Quartier plutôt pavillonnaire. 

Musique :

Pink – Wild hearts can’t be broken  https://www.youtube.com/watch?v=OL4LNg-iyY4

et puis, parce qu’une seconde chanson était à la suite et que j’avais pas envie de m’arrêter:

Pink – You get my love https://www.youtube.com/watch?v=9K2XEAIghx8

Déroulement

11h sonne à mon ordinateur. C’est l”heure. Rituel de l’obscur. Je suis déjà “en retard”. Ding ding ding, ça résonne dans ma tête: Y va, y va pas ? Est-ce que ça continue aujourd’hui ? On s’en fiche. Et comme l’écrit Flora dans la description, même si personne ne danse un jour, on continue dans l’absence. Alors je ne me pose plus de question, j’attrape un manteau, et je sors.

Quelle musique ? Wild hearts s’impose tout de suite.

Je pose mon téléphone sur un “plot”, et c’est parti.

Respiration

Je me lance

Je connais cette chanson par coeur

Je m’envole même sans échauffement

En face, une porte s’ouvre

Je ferme les yeux

Comme les tous petits qui ferment les yeux pour qu’on ne les voit pas.

Si je ne te vois pas, est-ce que tu peux me voir toi ? 

Je me sens regardé

Alors je lève les paupières

Une vieille dame me regarde en rentrant sa poubelle

“c’est bien ça”

je souris

“merci. vous voulez venir danser aussi ?”

“oh non moi je peux pas”

“je danse pour vous alors”

“oui ça c’est bien”

et elle rentre

je continue à danser

un homme passe

me salue d’un signe de tête

seconde chanson

je ralentis

me pose

respire

lenteur

rythme

wao

je me tourne

on me regarde encore

cette fois-ci j’ai les yeux bien ouverts

et même : je dis “bonjour”

“bonjour”

“c’est bien hein, faut continuer”

Alors je continue

yeux mi clos par moments

car quand même, savoir qu’on me regarde encore, ça fait peur

la chanson se termine

un collègue du premier spectateur est là aussi 

tous 2 maçons je crois

le premier me tend quelque chose

je m’approche

c’est une pièce d’1euro

je suis un peu éberluée, mais toujours dans de bonnes vibes

j’explique que je ne fais pas ça pour l’argent

mais pour… pour faire du bien au monde, donner un peu de joie parce qu’on en a besoin

j’accueille l’approbation du monsieur

je garde le 1 euro

je crois que c’est sa façon à lui de me remercier pour la danse

on se dit au revoir en voisins

je rentre

je pose l’euro sur mon mini cactus

c’est comme une rareté issue d’un musée

c’est pas de l’argent pour moi

c’est quoi ? 

1 euro

l’argent comme symbole pour dire merci

montrer qu’on apprécie

comme c’est étrange

je danse tu me paies ? 

est ce qu’on en est là ? 

RITUEL DE L’OBSCUR#35

13/05/2020

Laetitia – rives de l’Orne accompagnée de trois anges gardiens déesses du vent et des rayons du soleil – Caen

ObSCURITUEL

les larmes

se noyer

disparaître

invisible

mort

sauver

se

légère

Retrouver l’ordre importe-t-il ?

Dans l’obscurité le soleil

A l’ombre rester

Tant que nécessaire

A l’ombre se reposer

Se confondre

Se fondre

A l’ombre

La devenir

Être

Et ne plus

Exister

Puis ne plus

Retourner à l’univers

RITUEL DE L’OBSCUR#36

14/05/2020

Laetitia – jardin d’Agathe Caen

A 11h, pendant 5 min, exister, ensemble.

RITUEL DE L’OBSCUR#43

21/05/2020

Laetitia – jardin d’Agathe Caen

Trois salutations et des sourires au soleil avec Nyx

Mains et pieds nus dans l’herbe

Le vent caresse les branches, les bras