Crédit photo Jean Claude Aubry

Françoise !


Une traversée écoféministe à la (re)découverte de Françoise D’Eaubonne.

«Je m’appelle Françoise d’Eaubonne et j’ai inventé trois mots qui disent tout de ma vie: phallocrate, écoféminisme et sexocide.
Le premier est entré dans le dictionnaire. Les deux autres grattent encore sur le paillasson de l’Académie française, où le féminin est aussi bienvenu qu’un poisson dans un magasin de bicyclettes.
J’ai traversé le XXe en météore: enfant prodige, résistante,communiste, militante anticolonialiste, féministe et partisane de la cause homosexuelle alors que je n’étais pas lesbienne, écologiste avant l’heure et poseuse de bombes à mes heures, j’ai écrit une centaine de livres: poésie, essais, romans, biographies, pamphlets…

Ma devise était “nulla dies sine linea”, “pas un jour sans une ligne” – un souci dont la mort m’a délivrée le 3 août 2005, dans une indifférence quasi générale.»

Élise Thiébaut, L’amazone verte, ed.charleston

Née en 1929, Françoise d’Eaubonne est une écrivaine et une militante visionnaire qui a marqué la vie intellectuelle et littéraire de son siècle.
Mais qui connaît son nom aujourd’hui?
Malgré une vie et une œuvre incroyables, elle est inexplicablement oubliée, même à l’heure où les mobilisations féministes connaissent un nouveau rebond, sous l’impulsion du mouvement MeToo.

Pourtant, les féministes d’aujourd’hui sans le savoir lui doivent beaucoup sur les luttes qu’elles doivent encore mener.

Comme Élise Thiébaut, nous avions envie de (re)découvrir cette femme extraordinaire, et de lui rendre hommage à notre tour, en croisant nos histoires à la sienne, à celle d’un siècle bouleversé qu’elle a incarné mieux que personne.

Nous avons décidé de croiser nos chemins à celui de Françoise en faisant le portrait de cette femme aux mille facettes avec ses mots, les nôtres, nos histoires, l’Histoire d’une époque, nos corps et nos voix.
C’est notre (en)quête pour aller à sa rencontre, pour «faire notre Françoise» comme nous disait son fils Vincent d’Eaubonne.

Avec ce spectacle, nous présentons une forme hybride entre la danse et le théâtre, le théâtre et la vidéo documentaire, et le témoignage. Nous mêlons notre récit (histoire familiale, notre enquête à la rencontre de Françoise d’Eaubonne, de son fils, et l’histoire des luttes souvent oubliées des femmes).

Sur scène, nous sommes deux. Deux chaises, un vidéoprojecteur, une régie.
Autour de nous, des cartons qui s’amoncellent. À la fois, boîtes d’archives, boîtes aux trésors contenant les dessins de Françoise, support de slogans de manifestations.
Nous avons voulu la scénographie simple, minimaliste et multiple, à l’image de Françoise dont on dit qu’elle «bricolait» avec la vie.
Dans cette lignée de bricoleuses nous proposons deux formes possibles : une pour la scène et une, plus adaptable, presque tout terrain qui peut se jouer dans des médiathèques, des salles polyvalentes, des amphithéâtres… Avec l’idée de pouvoir moduler la forme en fonction des lieux d’accueil, de pouvoir la décliner sous forme de performance adaptée aux conditions techniques proposées.

Pour la danse, ou la corporalité de ce spectacle, nous nous sommes inspirées de l’énergie insufflée par les dessins de Françoise d’Eaubonne, également de son énergie vitale à elle (infatigable), de celles des luttes qu’elle a traversées, portées (le Mouvement de Libération des Femmes et le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire) et de ces écrits intimes, pamphlétaires ou romanesques.

Plus nous avançons vers Françoise dans le spectacle, plus fort résonne un écho troublant avec la période que nous vivons : lutte pour l’égalité, lutte contre les violences faites aux femmes, lutte anti-capitaliste, lutte pour le climat.

Plus que jamais, il est temps de (re)découvrir
Françoise d’Eaubonne !


PRODUCTION : NOESIS
COPRODUCTION : Époques, Festival et salon du livre de la ville de Caen Université de Caen, HF Normandie
ACCUEILS EN RESIDENCE : La Coopérative Chorégraphique – Caen, Les Ateliers Intermédiaires – Caen, La Pratique – Vatan, IMEC – St Germain La Blanche Herbe.
Le projet a reçu une aide à la création de la Région Normandie et de la Ville de Caen.

Diffusion : cequinoustraverse@cie-noesis.org